Accolade / Œuvre en gestation
"… passages – cases – cloisons – sarcophages – traces – les figures pullulent,
dans un univers en expansion, depuis quelques années, elles se forment en
bandes, elles se reproduisent et envahissent mon environnement.
Corps, objet de toute première connaissance et de toute visibilité, dans lequel il
est possible de sortir, de rentrer. Le corps comme espace intérieur, le corps des
autres comme limite de son propre corps. Limite extensible. Corps déposés dans
la surface visuelle et dans la profondeur du fond. La figure est corps, êtres qui
travaillent à se faire/défaire.
Faire et regarder disparaître sans fin, flux et reflux du trait et du re-trait.
La figure est sur le point de se dégager du fond,
ou bien est-elle absorbée par lui ?
« ACCOLADE » Dans mon jardin, il y a un arbre. C’est un cerisier.
Un vieux cerisier. J’aime le visiter, les oiseaux aussi.
Depuis le printemps 2020, nous entretenons une conversation.
Il est impénétrable, il me résiste, je le dessine. Corps, objet de toute première
connaissance et de toute visibilité, dans lequel il est possible de sortir, de rentrer.
Le corps comme espace intérieur, le corps de l’arbre comme limite de son propre corps.
La racine fait figure, souche, source dans le tartre, sédiment – dépôt
d’empilements d’images qui forme des strates, sorte de peau qui figure la durée
se faisant/défaisant.
Les marcottages des "BonHommeRacines" attendent d’être vus, ils sont en
transformation, dans la germination, dans la croissance.
Limite extensible. L’arbre fait corps, être à se faire, se défaire. Corps/Accord,
accolade.
Le bois et la fibre de l’arbre sont les mêmes que ceux dont nous sommes faits,
Il faudrait dire, je suis l’arbre.
Pour moi, l'art, c'est... cette chose en soi qui fait le fond ultime du monde.
Si mon travail devait se résumer à un seul mot, ce serait : Enracinement".
Nathalie BRIET